Pour les musulmans, les pratiques dites magiques, à l’image de la voyance et de la divination, sont très souvent marquées par leur caractère interdit, haram, car vues comme des pratiques païennes, de mécréants.

D’après le Coran et les textes sacrés, Allah demeure la « Connaissance de l’invisible et de l’inconnu, de ce qui est, ce qui a été et de ce qui sera ». En d’autres termes, lui seul peut voir ce qui est visible et invisible, survenu et à survenir.

S’afficher comme étant doté d’un don de clairvoyance, est donc se dire doté des mêmes pouvoirs divins que Dieu : le prophète Mohammed lui-même, affirmait haut et fort n’être pas doté de ce pouvoir de cerner ce qui n’est pas visible, et que tout ce qu’il prévoyait, lui avait été révélé par Dieu !

Comment alors, une pratique comme la voyance arabe peut-elle être considérée, par certaines et certains, comme halal ?… Les pratiques divinatoires de la voyance arabe sont diverses : la tarologie et la cartomancie bien entendu, mais aussi la cafédomancie (la science de lire dans le marc de café), l’utilisation des runes, l’astrologie arabe, très subtile et complète, ou encore le désengagement par le plomb, qui reste aujourd’hui encore l’une des grandes spécialités des voyantes arabes.

Le clairvoyant ne choisit pas de voir

L’homme ou la femme qui décèle l’avenir, simple humain, ne choisit pas ce don venu du ciel. S’il n’est destiné qu’à aider son prochain et à simplement le guider sur son chemin de vie, il n’intervient toutefois jamais avec son libre-arbitre : c’est l’une des règles fondamentales de la voyance !

Dès lors, ce n’est pas le mal qui le guide, mais la volonté d’aider toute personne qui lui en fera explicitement la demande, sans se substituer à la volonté d’Allah, ni prétendre même, le moins du monde, à détenir la vérité absolue : le dessein de chacun est implicitement lié à ses décisions propres, à son libre-arbitre, et non aux prédictions d’autrui.

L’astrologie arabe au secours des clairvoyants

L’astrologie arabe, très employée par les voyants du Maghreb et du Moyen-Orient, se base sur l’interprétation de la position des Astres et planètes. Le ciel n’est-il pas lui-même l’œuvre de Dieu, et la position des Astres n’est-elle pas décidée par Allah lui-même, puisqu’il est seul à l’origine de l’univers ?…

Interpréter l’œuvre de Dieu ne peut donc être une mauvaise chose, si l’intention est bonne, et que les actes et paroles qui en découlent sont pratiqués en toute sincérité et sans arrière-pensées !

Pour beaucoup de croyants, la Sourate 27, verset 65, est l’indication même que les voyants ne sont pas les bienvenus dans l’Islam : « Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connaît l’Inconnaissable, à part Allah ». Dès lors, l’interprétation de la position des Astres n’est pas synonyme d’invisible, puisque les étoiles, bien visibles, donnent de précieuses indications quant aux grandes lignes de la destinée de tout un chacun !

La clairvoyance trouve ici un support de qualité, non dénué de sens, qui s’accorde à dire que lorsqu’exercée avec la volonté d’aider son prochain, le voyant ne s’expose pas à la colère de Dieu, simple relai des signes qu’Allah lui donne, au travers du Ciel et des signes, qu’il lui est donné de voir, et de comprendre.